Le corps augmenté
Jusqu’à tout récemment, le rapport des artistes aux technologies participait d’une épistémologie machinique : technologies de l’information, sciences cognitives, neuropyschologie, intelligence artificielle ; effet de miroir, le corps, depuis Descartes était conçu comme une machine. La régularité des machines a été mise à mal, entre autres, par les découvertes de la biologie moléculaire, de la mécanique quantique et la théorie du Chaos. Renversement de perspective, un axe de recherche en arts médiatiques questionne toujours et à nouveau la réalité ainsi que l’imaginaire et conçoivent des systèmes de représentation, non plus avec une perspective machinique mais une perspective organique, une épistémologie du vivant, qui tient compte de la vie et son évolution, alors cette dimension était occultée précédemment, les machines mues par une force régulière et externe sont toujours égales à elles-mêmes. La présente contribution s’attarde plus spécifiquement aux expérimentations en danse, en théâtre, en performance, qui tendent à augmenter le corps des participants, avec des interfaces de capture et de contrôle reliés directement au corps, avec des médias jouxtés aux sens, produisant des images et des sons démultipliés, reprojetés, diffusés dans le cyberespace, etc.