| Jens Hauser , (France/Allemagne). Auteur et commissaire d'expositions, vit et travaille à Paris. Chargé d'enseignement indépendant et doctorant à la Ruhr Universität Bochum/Allemagne. Auteur et réalistateur de documentaires, d'ateliers radiophoniques et de reportages, notamment pour Arte depuis 1992. Audiodescription de films à destination de personnes aveugles. Commissaire de l'exposition "L'Art Biotech'" à la Scène Nationale du Lieu Unique à Nantes, en 2003. Directeur de la publication du même nom. A coordonné des colloques sur "art & biologie" à Paris (Université de la Sorbonne), Osnabrück (Emaf), Nantes et Schwerte (Académie Catholique d'Allemagne). Travaille actuellement sur le projet de l'exposistion "Peau…interface technologique".
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Comment les biotechnologies stimulent-elles le questionnement sur la "frontière homme/animal"? De nombreux projets artistiques ayant recours aux biotechnologies non plus seulement comme thème mais comme moyen d'expression trouvent leur corrélation dans la tentative actuelle de la philosophie occidentale de redéfinir le statut de ce qui est appelé animal, au lieu de concevoir l'altérité de l'homme sur les bases de l'humanisme rationaliste. Quand l'identité de l'homme en tant qu'homme se joue en grande partie à travers la caractérisation de l'animalité, et qu'en même temps les recherches actuelles en biologie bousculent les idées reçues sur la "barrière d'espèce" - faut-il se faire cobaye, ou encore songer à 'l'animal-sujet'? La question de la nourriture et des pulsions carnivores est également au menu des penseurs de la postmodernité comme Jaques Derrida ou néo-utilitaristes comme Peter Singer. La focalisation sur le degré de parenté génétique entre l'homme et d'autres organismes vivants contribue-t-elle à ébranler le logo- et le phonocentrisme en vigueur? Tout comme les discours entourant l'animal post-moderne décrit par Steve Baker à l'ère pré-biotech', les démarches actuelles se basent sur le plaisir de la confusion des frontières et de la mise en question des "sagesses héritées".
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